Polars : « De Sang et d’Ebène » & « Le Cantique des Innocents » de Donna LEON…

Les femmes de marins ont lu…

Pour la première fois, le blog ouvre ses colonnes à des contributions  extérieures ! Compagnes d’un voyage à Venise pour la Vogalonga 2012, deux amies ont accepté le défi que je leur proposais : lire chacune un polar choisi au hasard parmi ceux de Donna LEON et en rendre compte sur ce blog. Après « Mort en Terre étrangère », voici donc la lecture critique des deux autres enquêtes du Commissaire Brunetti.

D’un naturel enthousiaste, aimant s’exprimer, Caroline n’hésite pas à nous faire partager haut et fort sa déception.

Posée et bienveillante, Sylvie pèse le pour et le contre, ne boude pas son plaisir, mais critique le style de Donna LEON.

Caroline a lu : « De Sang et d’Ebène »

(Titre original : Blood from a Stone), sorti en 2005

« Vous partez à Venise et vous rêvez de ses canaux enchanteurs et mystérieux, de ses ruelles étroites et fraiches (ou venteuses, selon la saison) et de ses nombreuses églises et basiliques majestueuses.

Vous revenez de Venise et vous vous languissez de ses canaux enchanteurs et mystérieux, de ses ruelles étroites et fraiches (ou venteuses, selon la saison) et de ses nombreuses églises et basiliques majestueuses.

Pour anticiper ou prolonger votre plaisir, vous vous mettez en quête de romans évoquant la Sérénissime et vous découvrez la romancière américaine vivant à Venise depuis une vingtaine d’années, Donna LEON. Elle est l’auteur de nombreux polars dont l’intrigue a pour cadre la célèbre cité lacustre. Et vous vous réjouissez de l’aubaine.

Par un funeste hasard, vous choisissez « De sang et d’ébène ».

Un soir d’hiver, un vendeur à la sauvette noir est assassiné sur le Campo San Stefano. Le commissaire Brunetti est chargé de l’enquête. Quelques 136 pages plus tard, il trouve dans la chambre du mort, des diamants cachés dans une boîte de sel…. Quelques 145 pages plus loin, l’intrigue s’emballe (!) pour s’échouer définitivement en une trentaine de pages.

Entre temps, le commissaire et ses acolytes se sont déplacés en vaporetto dans Venise : vous avez eu alors la chance de visualiser son parcours dans la cité si le plan de la ville est déjà ou encore en votre mémoire.

Vous avez fait connaissance de sa femme Paola, universitaire qui passe son temps à cuisiner et à lui offrir à boire pour le détendre, de ses deux enfants adolescents Chiara et Raffi gentiment rebelles, de son patron Patta et de sa secrétaire la signorina Elettra.

Plusieurs fois vous vous êtes demandé si cela valait bien le coup de poursuivre votre lecture, si le traducteur était mauvais ou si vraiment Donna LEON écrivait réellement avec platitude. Vous avez été légèrement agacé par les considérations de l’auteur sur les travailleurs clandestins en Italie. Si vous êtes parents d’ados, vous avez souri ironiquement à plusieurs reprises. Vous vous êtes sûrement dit que le commissaire Brunetti devait être obèse vu qu’il fait deux bons repas par jour et qu’il se ressert toujours !! Enfin, vous avez apprécié à sa juste valeur l’analyse du rôle des USA et de l’Italie dans les ventes d’armes.

A ce stade de votre évolution émotionnelle, vous êtes arrivés à la fin du polar, un peu interloqué : « tout ça pour ça » ? Mais  vous pouvez enfin répondre à la lancinante interrogation qui vous a taraudée tout le long de votre lecture : est-ce que ce roman vaut la peine d’être lu ?

Non, circulez, y’a rien à voir …ni à lire ! »

Sylvie a lu : « Le Cantique des Innocents »

(Titre original : Suffer the Little Children), sorti en 2007

« Lorsque le Commissaire Guido Brunetti est appelé en pleine nuit, les ennuis commencent : un pédiatre de l’hôpital de Venise vient de se faire tabasser par les carabiniers. Arrivé blessé en neurologie, il a perdu la parole. Une dénonciation anonyme le prétend impliqué dans un trafic de bébés.

Entre une clinique privée traitant la stérilité et la lega Doge, parti politique de droite, les pistes sont à démêler.

La questure et le fidèle adjoint, l’inspecteur Vianello, s’intéressent aussi à une fraude informatique à la Sécurité sociale, pour en conclure que le secret médical est bien mal gardé et détourné à des fins très particulières…

Critique : quelques scènes succulentes (l’audition de la voisine se perdant dans les méandres de son papotage, rencontre à la Lega Doge), une bonne approche des liens policiers au sein de la questure et de l’art de vivre du commissaire Brunetti (ses dégustations de vin), mais l’une des deux intrigues se termine en queue de poisson. »

Hum !…. Sans le pittoresque de Venise, pas sûr qu’on parlerait autant de Donna LEON et des enquêtes du Commissaire Brunetti…

Et vous, qu’avez-vous lu de Donna LEON ? Avez-vous aimé ? Connaissez-vous d’autres polars situés à Venise ?

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