« Forever », la nouvelle série de TF1…

Série Forever, Saison 1

« Forever » : le nouveau Sherlock est immortel…

Cette chronique a été écrite à partir des 2 premiers épisodes de la série « Forever »… La première saison qui vient de débuter sur TF1 compte 22 épisodes.

 

Un peu de « jackass », de super-héros, de pur sadisme… Un peu de Hulk, beaucoup de Sherlock et un rythme de fou qui empêche de se poser trop de questions, c’est la recette de la nouvelle série de TF1 « Forever », signée Matthiew MILLER et diffusée le mardi soir.

On ne sait pas s’il a été bombardé de rayons gamma (on ne nous l’explique pas), mais depuis 200 ans, notre héros Henry Morgan (joué par l’acteur anglais Ioan GRUFFUDD) est… immortel ! Flingué à coup de tromblon sur un navire négrier, jeté par-dessus bord, renversé par un camion ou empoisonné, le malheureux renait toujours, nu comme au premier jour, dans l’eau de l’East River, à New-York.

Heureusement pour lui, ce super-héros a quelqu’un pour veiller sur lui, lui apporter de quoi se sécher et se vêtir, avant de le ramener à la maison (Henry vit dans le sous-sol de la boutique d’antiquités d’Abraham).

Médecin légiste à l’institut médico-légal de New York (j’aime !), Henry Morgan va aider le lieutenant Jo Martinez – un nouveau rôle pour la belle Alana de la GARZA ! – sur l’enquête de sa propre mort dans un accident de métro et dès la fin du premier épisode, elle l’embauche pour l’affaire suivante !

Une série tous publics…

  • Hulk…

En regardant le premier épisode, je souriais intérieurement en pensant aux gamins morts de rire en voyant le cher docteur émerger nu de l’East River et se faire arrêter par des flics qui le somment de mettre les mains en l’air (non, pas une, les deux !). C’est ce qui m’a rappelé le Dr. Banner (joué à mon époque par Bill BIXBY) qui, chaque fois qu’il a le malheur de céder à la colère, se transformant en « L’incroyable Hulk », se retrouve ensuite minable, la chemise et le pantalon en lambeaux…

  • Jackass…

Comme il ne peut pas mourir, Henry n’a peur de rien. D’où des séquences du style « Jackass » qui raviront sans doute tous les ados. Dans 1×1, Henry tente un vol plané depuis la terrasse de Grand Central avant de s’écraser sur le toit d’un taxi (une référence à la célèbre photo du suicide de l’Empire State Building signée Robert Wiles ?). Dans 1×2, il tentera la dangereuse escalade d’un pont routier à la recherche d’indices pour confirmer le suicide ou le meurtre d’une jeune étudiante.

  • Sadiques bienvenus…

« S’il te plait, tue-moi ! » (1×1)

Corollaire du traitement « Jackass », il y a une bonne dose de voyeurisme et même de perversion sadique à l’œuvre dans cette série. Le héros étant immortel, on va pouvoir le regarder mourir de toutes les manières possibles et imaginables (chouette !)… De plus, Henry Morgan est médecin légiste, et pas du style hésitant du scalpel ou de la cisaille à sternum, c’est moi qui vous le dis ! Bref, de ce point de vue-là aussi –celui du voyeur-, on en a pour son argent. En vrai scientifique, Henry consigne les détails de chacune de ses morts dans ses petits carnets et partage volontiers toutes ses connaissances :

  • Dans 1×1, trop impatient pour attendre les résultats de la toxico, Henry prélève du sang empoisonné sur la dépouille du conducteur de métro et demande à Abe de le lui injecter. Il commente :

« De l’aconit ! On l’extrait de la plante… Le roi des poisons ! Il agit extrêmement vite. Il entre dans le sang par contact et ça te procure cette sensation horrible qu’on te déchire les entrailles. Tu as les poumons en feu, des picotements dans les doigts, le visage paralysé et tu finis enfin par mourir ! » (1×1)

« Cette sensation horrible qu’on te déchire les entrailles…» (Forever », 1×1) – ©ABC
  • Dans 1×2, il s’étend sur la dynamique de la chute du haut d’un pont et ses conséquences sur le corps :

«  Lorsque vous tombez d’un point élevé, votre corps acquiert une vitesse de 15km/h par étage. Ici, nous sommes environ au 7ème, vous atteignez donc la surface du fleuve à plus de 100km/h. A cette vitesse, l’eau est aussi dure que du béton » [et en même temps on le voit faire, passer par-dessus la balustrade]. Au moment de l’impact les os de votre bassin sont broyés par la compression et s’enfoncent dans vos organes internes. Même si vous survivez à ce choc, vous êtes incapables de rester à la surface et vous coulez. Tout bien considéré, c’est sans doute l’une des pires façons de mourir. »

Cette fois-ci pourtant, Henry ne meurt pas en se jetant du pont, mais renversé par un camion alors qu’il en remonte !…

  • Humour

L’humour ne manque pas non plus, basé sur les réponses à double sens de Henry :

Joe : « Henry, est-ce que ça va ? – Henry : Je survivrai ».

et sur le personnage du Detective Hanson, jeune partenaire de Joe dans la brigade et faire-valoir de Henry qui réduit systématiquement en miettes toutes ses premières conclusions.

  • Sherlock

Parmi les réussites humoristiques de “Forever”, il y a aussi les raisonnements “à la Sherlock” de Henry, magnifiques démonstrations de son esprit d’observation et de déduction, d’autant plus convaincants  qu’ils sont délivrés à un rythme enlevé, images à l’appui.

Ça commence dès les premières minutes avec la scène du métro où il drague une belle blonde en qui il identifie facilement une violoncelliste russe angoissée par son prochain concert (!), et ça continue à la morgue quand il fait connaissance de l’enquêtrice de police Joe Martinez, dont il sait, rien qu’en la regardant, qu’elle a perdu son mari il y a environ un an et se console avec de l’alcool. Plus drôle encore dans 1×2 avec l’histoire du type à la hache plantée dans le front (1×2).

Comme Sherlock, il a des connaissances très pointues sur plein de sujets (les laines rares, les peintures, l’architecture de New-York et l’utilisation des différents matériaux selon les époques…). Inutile de le dire, ses démos sont un piège à filles et Joe choisit son camp dès la fin du premier épisode !

Henry Morgan est le Sherlock de « Elementary », mais en moins cabot, moins dispersé, plus efficace et flamboyant pour ce qui est de la déduction.

  • Romance et nostalgie…

    « Ce qui compte dans la vie, c’est le voyage, pas la destination. Peu importe le temps que ce voyage durera » (1×2) – ©ABC

La grande histoire de Henry Morgan, c’est sa femme Abigail (jouée par l’actrice américaine  Mackenzie MAUZY), rencontrée pendant la 2ème Guerre mondiale et avec laquelle il a adopté un bébé miraculé (sans doute rescapé d’un camp de concentration).

C’est pour elle et pour la retrouver qu’il cherche assidument le moyen de mourir.

A l’image de l’icône de la série, qui réunit le New-York noir & blanc des débuts, sépia du 19ème siècle et couleur de l’époque moderne, Henry Morgan se sert de toutes ses vies, expériences et rencontres passées pour résoudre ses enquêtes. La série alterne donc séquences actuelles et flashbacks sur 200 ans, certains ajoutant à la romance le charme des scènes en costumes.

Chaque nouvel épisode apporte sa petite brique à la très longue histoire de notre immortel, et démontre la belle maîtrise de Matthiew MILLER, scénariste et showrunner de la série. Au début de 1×2, par exemple, on comprend qu’Abraham est en fait le fils adoptif de Henry. Il a vieilli quant à lui et a maintenant 70 ans. Dès les premières minutes de la série également, le mystère de l’identité de Adam, admirateur secret de Henry (1×1) qui semble le poursuivre et partager avec lui la même malédiction est posé. On a hâte d’en savoir plus !

  • Le sens de la vie…

Cerise sur le gâteau, le séduisant Henry Morgan philosophe en voix off sur la mort, le passage du temps, etc… :

Henry : « Je crois qu’en ce qui me concerne, je n’ai pas encore trouvé le sens de la vie » – Abe : On va continuer à chercher » (1×1)

Des années après la mort de son aimée, qui sait, Henry finira peut-être par se laisser séduire par Joe et accepter qu’elle devienne un peu plus qu’une partenaire de travail. Là aussi, évidemment, nous sommes partie prenante !

 

Elevée avec « Magnum », « Arabesque » ou « Max la Menace », je ne suis pas persuadée, quant à moi, qu’une série policière doit forcément être intellectuelle ou créée par des hommes de cinéma pour être une bonne série ou simplement divertissante.

Très bien menée, rythmée, filmée, riche de références, la série « Forever » de Matthiew MILLER semble réserver bien des surprises et s’avère très divertissante. Cette semaine, j’ai regardé les 3 épisodes suivants et perso, je valide !

Bien que TF1 nous assomme – littéralement – en programmant 3 épisodes à la suite, vous êtes-vous lancés dans cette nouvelle série et l’avez-vous appréciée ?

 En Savoir plus :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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