Alcatraz Women’s Club Cook Book : les recettes d’Alcatraz…

Recettes Alcatraz : composite livre de recettes, carte postale Alcatraz et portrait d'Al Capone

Quand on visite Alcatraz, on découvre que la prison n’occupe pas toute l’île. En effet, les gardes du pénitencier fédéral y vivaient avec femme et enfants. Souvenir insolite à rapporter de votre visite, le livre de recettes d’Alcatraz rassemble les spécialités en vogue parmi ces familles dans les années 50.

En 1952, date de parution de l’Alcatraz Women’s Club Cook Book, l’île a une population civile d’environ 260 personnes dont 60 à 90 enfants (Voir Note 1). C’est une petite communauté très soudée qui vit les uns chez les autres, s’invite à dîner, organise des festivités. Annoncé dans la presse, le recueil de recettes d’Alcatraz était vendu au profit du comité des fêtes du club.

Un reflet de la société de consommation des 50’s

Bien qu’isolées sur leur minuscule île-prison à 1,4 km de San Francisco, les familles vivent une vie protégée et agréable. Le bâtiment 64 abrite les logements du personnel pénitentiaire, un économat, un bureau de poste et un jardin d’enfants.Mais chaque jour, on prend le ferry pour faire les courses ou se rendre à l’école à San Francisco. Les enfants nés à Alcatraz s’en souviennent d’ailleurs comme d’une super aire de jeux (Voir Note 2).

Recettes d'Alcatraz : photo noir et blanc d'Alcatraz avec le bâtiment 64 au premier plan
Alcatraz : le débarcadère et le bâtiment 64 réservé au personnel pénitentiaire et à leurs familles ; à l’arrière-plan, la prison et le phare. – ©AP

Point de vue décalé sur la prison, les recettes d’Alcatraz sont typiques des fifties. Elles révèlent non seulement les goûts particuliers de l’époque (la Jell’O, les casseroles…), mais aussi l’influence grandissante de l’industrie alimentaire aux Etats-Unis.

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, viande, sucre, crème ou mayonnaise sont de tous les menus et sans modération. Conserves, sauces et préparations toutes faites transforment la corvée de préparation des repas en cuisine d’assemblage.

Mieux que les influenceuses actuelles, les ménagères d’Alcatraz citent facilement les marques des produits qu’elles  utilisent. Marie HART utilise la sauce tomate Del Monte pour ses antipasti et les relève de Worcestershire sauce Lea & Perrin, aucune autre (2-3) ! Juanita Griffiths, elle, compte sur la sauce chili en conserve Las Palmas pour ses enchiladas (21). Besoin de matière grasse ? Utilisez Crisco (29) ! De gélatine ? Choisissez Knox (36) ! De lait concentré ? Carnation Milk (62) ! Quant à Katherine VALENTINO, sa recette de Sponge Cake précise : « Use only Presto flour because it has baking powder added » (49).

Les marques alimentaires proposent leurs propres recettes. Ceci explique peut-être cela !

Recettes d'Alcatraz : quelques-un des produits alimentaires utilisés dans les recettes
Le plus étonnant est que toutes les marques alimentaires américaines citées dans le Livre de recettes du Club des Femmes d’Alcatraz existent toujours, 70 ans après !

Ainsi donc, les recettes d’Alcatraz sont à l’image de leur temps : l’expression de la société de consommation américaine en plein boom.

Prêts à tester les recettes d’Alcatraz ?

La plupart des recettes de l’Alcatraz Women’s Club Cook Book sont des recettes familiales :

  • marinades pour barbecue, hamburgers, boulettes de viande, casseroles ou couronnes de macaronis,
  • salades en gelée ou en mayonnaise,
  • pain maison et cookies du goûter,
  • gâteaux de fête à étages rehaussés de glaçage coloré.

J’ai beaucoup ri devant cette vidéo-test de la « Tomato Ring Salad » (25). En effet, c’est sans doute l’une des pires recettes d’Alcatraz ! « Oh ! It’s so gross ! » Dégoûtant !, s’exclamait la journaliste en démoulant sa couronne de soupe à la tomate en boîte, cream cheese, mayonnaise et gélatine, parsemée de dés de céleri et poivron. Les ingrédients étaient sans nul doute à la mode à ce moment-là, mais c’est tout sauf une salade !

Recettes d'Alcatraz : images de la ménagère américaine des fifties, achetant des conserves et cuisinant des saldes en gelée...
La cuisine des années 50 aux Etats-Unis : conserves et préparations industrielles modifient la manière de se nourrir et de cuisiner… – ©D.R.

Quant à moi, j’ai déjà testé 3 des recettes d’Alcatraz de ce recueil vintage et je suis plutôt bien tombée… J’ai retrouvé avec plaisir la recette du Yorkshire Pudding proposée par Ethel PRINDLE. C’est l’accompagnement traditionnel du Sunday Roast anglais ! Puis j’ai tenté celle des Walnut Cookies ou petits Carrés aux Noix de Marj HACK (beaucoup, beaucoup trop sucrés !) Enfin, confinement oblige, j’ai essayé la recette de pain-maison de Sally REEB. Faire son pain est devenu furieusement tendance ces derniers temps, mais selon la recette des femmes d’Alcatraz, c’est sur SKTV. Nulle part ailleurs !

Les recettes d’Alcatraz illustrées par mes soins seront prochainement publiées sur ce blog. J’espère qu’elles vous donneront envie !

Avez-vous une recette secrète héritée d’une grand-mère ? Revisiter les recettes du temps passé vous tente-t-il ? Avez-vous renoué avec la cuisine pendant le confinement et quels ont été vos plus beaux succès ?

 

NOTES :

Recettes d'Alcatraz : le fascicule au milieu de souvenirs d'Alcatraz

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