Thriller : « La Nuit du Renard » de Mary Higgins Clark… (3/4)

La Nuit du Renard de Mary Higgins Clark

La Nuit du Renard de Mary Higgins ClarkPortrait d’un Serial Killer…

L’art du suspense de Mary Higgins Clark dans « La Nuit du Renard » (1/4), sur fond de débat sur la peine de mort en Amérique (2/4), rendu particulièrement brûlant à quelques heures de l’exécution d’un jeune homme de 19 ans qui, au fur et à mesure que le roman avance, apparait de plus en plus comme innocent du crime qu’il s’apprête à payer de sa vie, – tout cela ne serait rien sans une vraie figure de « méchant »…

Dans son roman, Mary Higgins Clark livre le portrait assez flippant d’un psychopathe serial killer, assez fidèle à l’image qu’on peut en avoir par ailleurs (cf. la série « Esprits criminels/Criminal Minds ») :

  • Frustration/besoin de reconnaissance : Souffrant d’un immense sentiment d’infériorité sociale, le criminel, qui travaille depuis ses 16 ans à nettoyer les assiettes sales des riches clients de l’Oyster Bar (22)* fantasme depuis cette époque de faire sauter Grand Central, se plaisant à imaginer « les gens effrayés, affolés, quand la bombe exploserait, quand ils sentiraient le sol s’ouvrir sous eux, le plafond s’effondrer (…) » (170)
  • Délire/perte de contact avec la réalité : décrit comme un « pauvre type » à l’aspect « minable » (9), repoussé par les femmes (autres que celles qu’il paie) (13, 190), il est persuadé que la femme invitée du débat télévisé est amoureuse de lui… (15)
  • Modus operandi/Trophées : « Le tueur du Radiotéléphone » (170) s’attaque à des femmes seules en panne sur la route et les étrangle. Le déséquilibré a besoin de photographier ses victimes apeurées et d’enregistrer leur voix pour se « passer et repasser » les enregistrements avant de s’endormir (90, 166-167).
  • Sentiment de toute puissance : mettre au point et dérouler « son plan » (14) donne à « Renard » (67) le sentiment de maîtriser la situation. « Il éclata de rire. Il pouvait rire maintenant. Il se sentait lucide, fort, en pleine forme. Les murs lépreux, le lit bancal, l‘eau suintante et les planches fendues l’excitaient. Ici, il était le maître, l’organisateur » (23). Et plus loin : « Il se sentait en pleine forme, génial (…) » (89)
  • Mégalomanie : « Il ferait en sorte que chacun, dans Grand Central, à New-York, dans le monde entier, le remarque, lui. Après mercredi, jamais plus on ne l’oublierait. » (22)
  • Hybris/goût du danger : l’enregistrement de la preuve de vie laissé par Renard dans une église a été monté avec celui réalisé 2 ans auparavant de Nina, la femme de Peterson, lorsqu’il l’a tuée (142). Provocation ou envie de se faire prendre, Renard joue avec la police et les met sur sa piste. Alors qu’il s’apprête à fuir, à l’aéroport, il ne peut s’empêcher de les prévenir, anonymement, de l’explosion : c’est d’abord un coup de fil à une entreprise de pompes funèbres à qui il annonce « une explosion à venir dans « l’Etat de New York » (191), puis juste avant d’embarquer, à nouveau au curé de l’église St Bernard, précisant que « la bombe explosera dans un des principaux centres de transport public de New-York » ( (193, 204)
  • Et jusqu’à ce détail : le SK sue quand il tue ! (189)

 

A suivre :
« La Nuit du Renard » de Mary HIGGINS CLARK (4/4) : New-York et l’envers du décor.

 

(*) Note : la numérotation des pages fait référence à l’édition du Livre de Poche, publiée en 1977.

Cette série sur « La Nuit du Renard » de Mary Higgins Clark est ma première participation au Challenge New-York avec Café Powell –

 

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